Construction représentant un bunker à l'échelle 1:1 de 7,50 X 5 X 3,20 mètres, situé à l'intérieur du musée. À l'intérieur se trouvent des pièces sculpturales en résine et en fibre de verre avec une finition polychrome, ainsi que des objets trouvés et réutilisés, fixés au mur et au plafond, des peintures acryliques qui citent l'histoire de l'art, sur un mur il y a des fissures qui révèlent un extérieur représenté par des dioramas, dans le trou le plus grand un ciel est projeté. Musique de chant grégorien en arrière-plan.
Registre photographique: Jorge Brantmayer
Le temps s'arrête. L'horloge s'arrête quelques millisecondes avant la grande explosion. Tout se fige. Les seules choses qui suivent sont des chants grégoriens provenant d'une radio et une lumière vacillante. L'homme, armé d'un pistolet plaqué or, est coincé dans le salon d'un bunker. Il doit être très dangereux : pour l'achever, un missile a été lancé.
Que sait-on de cet individu d'après les objets disséminés sur les lieux ? Un miroir décoré de nonnes en train de se masturber. Un autre miroir avec deux rangées de cocaïne. Une table avec des personnages chrétiens armés. Une figurine de vierge propulsée par une fusée. Un tiroir avec des revues pornographiques et des vibromasseurs. Une bouteille de vin avec deux verres. Des têtes d'animaux empaillées, ainsi qu'une tête de personne. Il ne fait aucun doute que le propriétaire de cette maison a de l'argent, aime l'alcool, le sexe et la drogue. Un trafiquant de drogue ? Un playboy ? Un politicien corrompu ? Non ! C'est Jésus-Christ en pantalon Calvin Klein ! Il a un sanctuaire pour son propre ego et se tatoue lui-même, parce qu'il est convaincu d'être un super-héros Marvel.
Del paisaje y sus reinos présente le Christ comme un martyr post-moderne, portant une Rolex, un tatouage de croix et une couronne d'épines. Comme un criminel rampant sur le sol de son salon pour tenter d'échapper aux autorités. Loin de demander pardon, non pas pour les péchés du monde, mais pour les siens, il se barricade dans son bunker licencieux.
À travers les fissures des murs, on peut voir des scènes de guerre miniatures. Des dioramas de guerre qui nous présentent un extérieur chaotique, une planète sur le point d'être anéantie, inconsciente de l'inéluctable destruction de Dieu. Nous sommes les témoins privilégiés de la fin de celui qui, entre ligne et ligne, entre paille et paille, a été notre sauveur.
Texte : Juan José Santos
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